Finale de la conférence du stage de l’Ordre des Avocats
Riche de plus d’un siècle d’histoire, ce concours d’éloquence voit s’affronter chaque année de jeunes et talentueux juristes qui, pour beaucoup, aspirent à embrasser la profession d’Avocat aux Conseils. Telle était, au reste, la raison d’être première de la conférence : elle est née au début du XIXe siècle comme une préparation officieuse à la plaidoirie qui constituait l’une des épreuves de l’examen d’accès à la profession d’Avocat aux Conseils (D. FOUSSARD).
Nul doute que plusieurs des secrétaires élus les rejoindront, tôt ou tard. Cette année, sur une soixantaine de candidats, douze d’entre eux avaient été sélectionnés pour le deuxième tour, puis six pour la finale. Ces derniers étaient invités à répondre à la question suivante : la consommation de l’infraction de détention ou séquestration arbitraires d’une personne déterminée requiert-elle la connaissance, par l’auteur, de sa présence sur place ? Endossant le rôle de demandeur, de défendeur ou du ministère public, les candidats se sont chacun prononcés cette question relevant de la matière pénale et inspirée d’un arrêt rendu par la chambre criminelle de la Cour de cassation en mars dernier (crim. 15 mars 2023, no 22-87.278).
Dans ce lieu chargé d’histoire, les six candidats se sont mis à la place des acteurs de l’instance de cassation. Quinze minutes, montre en main, pour convaincre le jury, composé des actuels secrétaires et des membres du conseil de l’ordre. Si la rigueur du raisonnement juridique est exigée, les références littéraires n’en sont pas moins appréciées. Du mythe d’Œdipe aux vers de Baudelaire, les grands récits ont nourri l’argumentaire des candidats. Au fond, cette instance fictive était le théâtre d’une opposition entre deux thèses. En faveur de la cassation de l’arrêt qui répondait à l’affirmative à la question posée, les demandeurs appelaient à une interprétation stricte de la lettre de l’article 224-1 du Code pénal. Au soutien de la décision attaquée, l’indifférence sur le nombre de victimes a été rapprochée de l’indifférence sur l’identité de la victime, invitant la Cour à rejeter le pourvoi soutenu.
À l’issue d’une longue délibération – qui laisse supposer de vives discussions – les quatre nouveaux secrétaires ont été élus :
- Premier secrétaire : Kévin GRACZYK ;
- Deuxième secrétaire : Flora DRAPP ;
- Troisième secrétaire : Philippe NARCY ;
- Quatrième secrétaire : Luca BORDAS.
Félicitations à eux !
Nous remercions vivement Maître François MOLINIÉ, actuel président de l’Ordre, de nous avoir invités à ce bel évènement, qui a ravi les étudiants. Une nouvelle illustration du partenariat qui unit l’Ordre des Avocats aux Conseils au Collège de droit !
Compte rendu rédigé par Victor BORDEREAU, étudiant en deuxième année du Collège de droit